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Il a créé un lieu de vie pour son fils autiste

Dans la Somme, Damien et Virginie Cornuel ont monté un projet autour du handicap.

Avec son épouse Virginie, Damien Cornuel a lancé un projet autour du handicap alliant gîte et cueillette de légumes.

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Salarié agricole dans une exploitation de grandes cultures, Damien Cornuel déplace des montagnes pour Paul, 12 ans, son fils autiste. Avec sa femme Virginie, employée à la CAF, il a lancé en 2023 un projet conjuguant le handicap et l’associatif. Diagnostiqué en 2019, Paul a depuis intégré différents IME (institut médico-éducatif). « À l’âge adulte, notre fils n’aura plus de structure adaptée à moins d’aller dans un hôpital psychiatrique, se désole Damien. Il en est hors de question. »

L’idée de créer un lieu de vie et de travail pour des personnes porteuses de handicap germe petit à petit. « Avec mon épouse, nous sommes dans l’associatif depuis 20 ans, révèle Damien qui ne se départit jamais de son sourire. Ce projet humain et familial a du sens pour nous. Nous souhaitons que Paul puisse travailler. Mais s’il décide d’aller ailleurs, ce lieu bénéficiera à d’autres. » Damien rachète ainsi en octobre 2022 une ancienne pépinière à Bouvincourt-en-Vermandois (Somme), avec un corps de ferme et des serres. En mai 2023, le couple y ouvre un gîte, puis une petite salle de réception.

Partenariats

Vient ensuite l’idée de produire des légumes pour valoriser les serres. « Il n’est pas question d’arrêter nos métiers respectifs, insiste Damien, passionné par les cultures et les machines. La cueillette, ouverte deux fois par semaine, nous a paru une solution plus simple qu’un magasin ou des paniers. » Tous les mardis matin, huit jeunes de 14 à 19 ans de l’IME et de l’ITEP de Péronne (Somme) viennent découvrir le métier. « La veille, j’indique à l’éducateur quelles sont les tâches à réaliser », précise Damien, novice en maraîchage mais qui peut compter sur la solidarité de ses voisins. 

Ouverte en juillet 2024, la cueillette bénéficie du bouche-à-oreille. Le couple souhaite cette année la promouvoir. Il cherche aussi des subventions et d’autres partenariats pour qu’à terme ce lieu d’inclusion allie emploi et colocation. « Nous sommes au bout de nos capacités en termes de temps », soupire Damien. Cela n’empêche pas les époux de fourmiller d’idées et d’activer leur réseau de connaissances. Toujours pour l’avenir de Paul.

(1) Institut thérapeutique éducatif et pédagogique.

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